© André Kozimor                

 

 

 

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Cioran

 

 

 

 

L'homme n'est pas menacé par la solitude. C'est la solitude qui est menacée par l'homme.

 

 

La vertu est purement gratuite. Or il faut souvent la payer cher.

 

 

La mort, c'est les autres.

 

 

La forme physique ? Une simple illusion d'optique temporelle.

 

 

Quand on est riche, on compte beaucoup.

 

 

La vie est belle, mais tout le monde n'est pas doué pour l'esthétique.

 

 

Exemple de générosité gratuite : être bon à rien.

 

 

Un prolétaire chic porte des vêtements griffés.

 

 

Le malheur des uns fait aussi le malheur des autres.

 

 

« Merci d'être passé. » (Quand allez-vous trépasser ?)

 

 

L'argent des impôts contribue au bonheur de l'État.

 

 

Les formes courtes les plus courtes sont les meilleures, se dit l'aphoriste malicieux.

 

 

Certains s'épuisent à faire, d’autres à défaire.

 

 

Les écrivains qui font de la politique sont aussi risibles que les politiciens qui font de la littérature.

 

 

La liberté est une figure de style imposée.

 

 

On fleurit souvent les tombes des morts pour se rappeler au souvenir des vivants.

 

 

Il croit qu'à force de répéter son nom, il finira par se faire un nom.

 

 

Quand on prête une oreille attentive, il faudrait aussi qu’on nous la rende.

 

 

Avoir autant d'argent et ne pas pouvoir se payer une bonne  conscience !

 

 

Le voyeurisme de la télé : c'est elle qui nous regarde.

 

 

Pour bien traduire un mauvais auteur, il conviendrait de mal le traduire.

 

 

Le bruit se répand, et, en plus, ce n'est pas une fausse rumeur !

 

 

Les mots sont lourds de sens. Ne les employons pas à la légère !

 

 

Pour se fondre dans la grisaille, rien de tel qu'un habit haut en couleur.

 

 

La vie ne leur dit rien. Alors ils ne lui disent rien.

 

 

Le monde se divise entre puissants et faibles. Il est dominé par les faibles.

 

 

Les petites phrases des grands auteurs suscitent des vocations d'écrivaillons.

 

 

Les formes courtes se vendent mal, car elles ne se lisent pas. Les formes longues se vendent bien, mais elles ne se lisent pas non plus.

 

 

C'était un héros qui s'ignorait. Il ne parlait pas beaucoup.

 

 

Loi du commerce entre les hommes : les demandeurs sont les payeurs.

 

 

« Sportez-vous bien ! », dit la formule. Et si maintenant on enlevait le ?

 

 

La radio : triomphe du monologue extérieur.

 

 

« J'ai l'éternité devant moi », déclara le mourant.

 

 

Quel brio ! Il élude les fausses questions en donnant par avance de vraies réponses.

 

 

« C'est comme ça, la vie… » Comme quoi ?

 

 

— Quoi de neuf ?

— Votre regard.

 

 

Pour gravir les sommets de l'esprit, il se faisait aider d’un sherpa. Communément appelé nègre.

 

 

Un acteur comique ne peut pas être risible.

 

 

C'est un piètre politicien : il oublie parfois d'oublier.

 

 

Donnez à quelqu’un un miroir, vous en ferez un vendeur.

 

 

L'érudition n'aime pas le souffle de la création car elle craint de s'envoler.

 

 

L'intellectuel sportif : un discoureur de fond.

 

 

Le silence peut être une suprême injure.

 

 

On ne lui faisait jamais de compliments. Il en récolta un le jour où il commit une erreur professionnelle.

 

 

Les bonnes âmes sont certes bonnes, mais ont-elles de l'âme ?

 

 

C'est un lettré. Il ne voit que la lettre, jamais l'esprit.

 

 

J'aime le langage. Quand je suis seul.

 

 

C'est un vrai artiste. Il sait convertir ses défaites en succès incompris.

 

 

La vérité fait quand même des progrès. On se met de plus en plus à nu.

 

 

Je leur ai dit tout le rien que je pensais d'eux.

 

 

L'écrivain tremble devant son traducteur.

 

 

La linguistique est devenue une science pour certains à qui le langage ne dit rien.

 

 

Est-on macho si on considère la femme comme un objet de pensée ?

 

 

Quel acteur perfectionniste ! Il a répété un plan vingt-six fois et englouti des gigas de pellicule pour trois sublimes secondes à l'écran.

 

 

Comme il ne trouvait pas le mot de repartie qu'il fallait, il saisit une hache et fracassa le crâne de son interlocuteur.

 

 

Leurs vacances furent ratées. Ils durent les recommencer.

 

 

« Je souffre, disait-il. C'est pourquoi j'écris. » Sa grammaire et son style semblaient souffrir eux aussi.

 

 

Les petits critiques imitent les grands écrivains en feignant de chercher leurs mots.

 

 

L'habitude du confort finit par créer l'habitude du malaise.

 

 

Même les mots fatiguent.

 

 

La haute couture, ou l'art de déshabiller.

 

 

La rage de vivre de l'exilé est une insulte pour les non-exilés.

 

 

Quelqu'un qui n'a pas de muscles est-il automatiquement intelligent ?

 

 

Une mauvaise inspiration se termine généralement par une expiration.

 

 

Aveu d'échec radiophonique : les « photos  sonores ».

 

 

Je suis gêné par leur enthousiasme. Il me rappelle trop mes débuts.

 

 

Il faut apprendre les langues étrangères, y compris la sienne.

 

 

Ils formaient un couple de lettrés. Il écrivait, elle le lisait.

 

 

Il évacue toutes ses lectures urgentes aux toilettes.

 

 

Ne pas même avoir le temps de prendre son temps !

 

 

Publier ce recueil de poèmes serait une licence poétique éditoriale, avoua le directeur littéraire.

 

 

Les illettrés ont-ils de l'esprit ?

 

 

Accumuler tant de fiches et les faire tenir dans un seul livre ? Il faut avoir du biceps.

 

 

Les sous-chefs peuvent aussi servir de couvre-chefs.

 

 

Il avait l'esprit si élevé que les projectiles ne l'atteignaient pas.

 

 

« J'en ai assez de répéter les mêmes gestes tous les jours », aimait à dire le danseur de ballet contestataire.

 

 

Pour certains, créer des problèmes est la seule forme de création.

 

 

Les basses œuvres obligent à se baisser.

 

 

Les obsessions font vivre les médecins et les écrivains.

 

 

L'existence des mots est-elle une preuve suffisante de la nécessité de parler ?

 

 

Ah, si on pouvait parler beaucoup pour dire le rien !

 

 

Certains auteurs devraient être traduits en justice littéraire.

 

 

La force des mots est souvent inversement proportionnelle à celle des muscles.

 

 

Il prenait tout au pied de la lettre, en espérant que cela marcherait.

 

 

Art suprême de la comédie : faire semblant de faire semblant.

 

 

Apprendre par cœur permet d'oublier plus facilement.

 

 

Avenir radieux de la psychanalyse : le partage équitable des névroses.

 

 

En chacun de nous sommeille un Hamlet. Avec des maux, des maux, des maux.

 

 

Ceux qui n'entendent rien aux subtilités de la langue invoquent souvent les malentendus du langage.

 

 

On peut même acheter l'argent des autres.

 

 

Il ne jurait plus que par les ismes. Mais son moi refusait de se laisser injurier.

 

 

Le pauvre ne compte pas avec celui qui a de l'argent !

 

 

Ceux qui se sentent bien à l'étranger sont souvent malades dans leur propre pays.

 

 

Le théâtre ? De la technique au service de l'art. Le cinéma ? De l'art au service de la technique.

 

 

Il estropiait la langue pour des raisons stratégiques. On l'écoutait avec une indulgence stratégique.

 

 

C'est un film qui a la cote. Il a délié 200 000 bourses en une semaine.

 

 

Complicité idéale : elle se sert de lui pour le travail sale ; il se sert d'elle pour se laver les mains.

 

 

À trop cultiver le non-dit, on finit par récolter le non-compris.

 

 

Ils ont tout monopolisé, y compris les velléités de monopole.

 

 

Une blessure peut redonner du sang neuf.

 

 

Dans certains cas, dans certains cœurs. Inventons une grammaire affective.

 

 

Ne supportant plus le monde, il s'était isolé avec tous ses portables.

 

 

L'argent est toujours sale. Entre les mains des autres.

 

 

Le bonheur des uns fait souvent le malheur des autres.

 

 

Les économies de langage sont considérées comme sans intérêt.

 

 

Elle aimait les palaces, les belles toilettes, les voitures de sport rouges, les chevaux, le soleil et les beaux hommes qui militaient pour les libertés syndicales.

 

 

Il est monté trop haut dans l'infamie pour redescendre dans la vertu.

 

 

Quel comédien ! Il se donne le beau rôle en gardant le silence.

 

 

Tout le monde pense. Mais qui crée des pensées ?

 

 

Ils ont réduit leur train de vie. Il leur arrive désormais de prendre le train.

 

 

Ce qui n'a pas été « vu à la télévision » n'a pas été vu.

 

 

Informer : rendre informe ?

 

 

Tout est vieux comme le monde. Même les nouveau-nés.

 

 

Je vous aime. Pour ce que vous n'êtes pas.

 

 

— Pourquoi faire si court ? demandait-on à l'aphoriste.

— Parce que c'est plus rapide, répondait-il.

 

 

Nous acceptons aveuglément toutes les conventions parce que nous ne les voyons plus.

 

 

Égalitarisme : les petits veulent grandir, les grands ne veulent pas rapetisser.

 

 

Ne demandez rien à un demandeur, vous en feriez un puissant.

 

 

Quand on leur passe la muselière, certains se mettent à aboyer, d'autres à frétiller.

 

 

L’écrivain censuré écrivait autrefois pour ses tiroirs. Aujourd’hui, il écrit pour Internet.

 

 

Plus personne n'a de devoirs, sauf celui de revendiquer ses droits.

 

 

L'homme a les tympans fragiles. Il ne supporte plus le bruissement du silence.

 

 

La régression dans le narcissisme est-elle une avancée du moi ?

 

 

Étrange paradoxe : ceux qui creusent les mots en profondeur sont souvent accusés de superficialité.

 

 

Il se vante d'écrire et de ne jamais lire, pas même ses propres œuvres.

 

 

Il est irrité par l'ombre de son subalterne car elle ternit son propre éclat.

 

 

Trois jours de liberté devant moi ! Que je passerai à me demander ce que je pourrai en faire.

 

 

Les riches ne sont pas obligés de savoir compter.

 

 

Beaucoup de poèmes peuvent être convertis en prose sans qu'on voie la différence.

 

 

Quand le réaliste perd contact avec la réalité, il devient poète.

 

 

Parler beaucoup de langues permet de faire croire qu'on a beaucoup de choses à dire.

 

 

Il était la voix de son maître, qui n'en avait pas.

 

 

N'ayez pas honte d'accumuler, dit le matérialiste. Vous deviendrez un objet de désir.

 

 

L'art de l'aphorisme serait un peu court ? Certes, comme le cent mètres.

 

 

L'homme est un être pensant. Il pense à lui.

 

 

Les mots s’usent quand on s’en sert trop.

 

 

C'est la perspective de l'effort qui fatigue, pas l'effort lui-même.

 

 

Liquidation avant fermeture : aujourd'hui, tout doit parler.

 

 

Propos d’enfant sur ses parents divorcés : « Ils vivent à deux. Chacun de son côté. »

 

 

Certains sont en avance d'un mot, d'autres en retard. Faut-il remettre les mots à l'heure ?

 

 

Un seul regard des grands provoque le coup de foudre des petits.

 

 

Ils parlent si fort qu'ils n'entendent plus ce qu'ils disent.

 

 

Derrière un service gratuit se cache souvent un service après vente.

 

 

Aime ton prochain. Quand il ne te demande rien.

 

 

Elle m'a laissé son égoïsme sur les bras. Et si je l'adoptais, par altruisme ?

 

 

Les polyglottes connaissent une quantité étourdissante de mots pour ne rien dire.

 

 

L'homme n'est jamais content. Des autres.

 

 

L'aphorisme : faire court pour en dire long.

 

 

Inspirez, expirez  ! Inspirez, expirez ! Inspirez… Inspirez… Inspireeez… !

 

 

Il n'arrête pas d'écrire. Vous voudriez en plus qu'il pense ?

 

 

Critiquer, ce serait « mettre en crise ». Qui ? Le critique ?

 

 

L'argent rend puissant, la littérature demandeur.

 

 

Les nègres littéraires ne parlent jamais de racisme. Pourquoi ?

 

 

Demander à quelqu'un comment ça  va, c'est lui attribuer une grande intellectualité.

 

 

Beaucoup créent des aphorismes sans les faire breveter.

 

 

Sauvegarder des intérêts ? Par définition, ceux des riches.

 

 

Ce que m'inspire cet auteur ? Des mots.

 

 

Le théâtre joue avec la réalité, le cinéma se joue de la réalité.

 

 

Elle se targuait d'avoir un bon contact humain. Il ne produisait jamais d'étincelles.

 

 

Certains posent des questions perfides qui demandent davantage que des réponses.

 

 

Les cadavres sont discrets. Ils ne répètent rien.

 

 

Nous sommes inondés de discours. Déclenchons le plan Orsec !

 

 

Le printemps resplendit de toutes nos couleurs, l'automne refroidit de toutes nos douleurs. Prouver que cet aphorisme est poétique.

 

 

J'aime les poètes qui ne tombent pas facilement dans la poésie.

 

 

L'argent est sale. Mais dans des mains souvent propres.

 

 

Certaines sources d'inspiration coulent de source.

 

 

Mon voisin a une voiture plus grosse que la mienne, un jardin plus grand, et il parle plus fort.

 

 

Il souffrait tellement qu'il décida de devenir artiste.

 

 

Il faut de temps en temps donner des leçons aux pédagogues.

 

 

Loi de la vie : l’important, c’est de ne pas être mort.

 

 

Certains sont trop peu fatigués pour créer quoi que ce soit.

 

 

Une chose dont on ne parle pas n'existe pas ; une chose dont on parle trop n'existe plus.

 

 

Un mécène : quelqu'un qui joue gros mais qui risque peu.

 

 

Certains ne connaissent pas la valeur de l'argent car ils n'en ont jamais besoin.

 

 

On ne censure plus les mots. On devrait censurer les chiffres.

 

 

Voyager avec sa moitié coûte double.

 

 

On devrait inventer des tenues de camouflage pour les victimes de camouflets.

 

 

Il tire habilement profit de son accent étranger. Mais le critiquer serait de la xénophobie.

 

 

On peut devenir maître chanteur sans maîtriser le chant.

 

 

 

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  Mis en ligne le 11 septembre 2012.