|
|
||
© André Kozimor |
|||
|
Étienne CABON
Saint-Christol-d'Albion (Vaucluse)
Le docteur Étienne Cabon nous quitte, mais, pour beaucoup, il ne nous quittera jamais. Certes, on le savait : avec l’âge, ce n’était que justice, il le méritait amplement. Et pourtant… Quand on allait le voir, c’était pour consulter un puits de science professionnelle. Il savait tout, c’était presque un plaisir d’être malade car il avait toujours la solution. Et puis, il écoutait, il auscultait méticuleusement, il vous passait au peigne fin (il ne vous croyait pas quand vous lui disiez que vous aviez vu un médecin, un jour, pour une très méchante entorse à la cheville et que ce médecin avait prescrit un remède sans même regarder le pied). Enfin, avec lui, on ne ressortait jamais indemne d’une bonne piqûre philosophique, d’une courte conversation stimulante, où un seul de ses mots, deux demi-mots, trois silences, quatre éclairs malicieux dans ses yeux tenaient lieu de traité existentiel. Mais le docteur Cabon ne serait pas le docteur Cabon sans son épouse, Isabelle, indéfectible comme lui. Il part, ils partent. Et on voudrait partir, nous aussi.
|
||
Mis en ligne le 11 septembre 2012. |
|||
|