Cap Gris-Nez (Pas-de-Calais)

 © Photo André Kozimor

 

 C’est kitsch à souhait, de la poésie bon marché. Et pourtant… Cette eau voit rarement le soleil, encore moins des couchers de soleil. Elle assiste surtout au passage de bateaux et encore de bateaux. Le détroit le plus fréquenté au monde, paraît-il. Derrière la bande des nuages qui singent des montagnes, il y a les mêmes observateurs que de ce côté-ci, eux aussi transis dans leur routine de rêves humides et de nostalgies inaccomplies.

Aujourd’hui, pas de brume. On voyait l’Angleterre à l’œil nu, il y a quelques heures, cet après-midi, et on s’étonnait, comme à l’éclatement de feux d’artifice, et on poussait des « oh ! » et des « ah ! ».

Ici, pas de passage de baleines, mais il suffit de franchir le cap et de pousser plus au nord, s’approcher de Scourie en Écosse, Robert et Jana MacDonald vous diront combien de baleines se sont approchées la semaine dernière après l’apaisement des vents violents.

Il commence à faire sombre ici, alors qu’à cette heure le soleil est encore haut à Scourie. À trois heures du matin, il fera encore clair et, une demi-heure plus tard, le jour se lèvera. Un jour nouveau et peut-être de nouvelles baleines.

Le même soleil couchant se lèvera-t-il ici demain ? Car, la photo le dit bien, il ne se couche pas, il se lève sur de nouveaux horizons.

 

 

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Bonnières (Pas-de-Calais)

 © Photo André Kozimor

 

 Le gel a fait des dessins à la craie sur sa propre glace.